[MARE NOSTRUM] ENERGIES & ENVIRONNEMENT | EASTMED : UN PROJET VIABLE ?

L’article n’engage que la responsabilité de l’auteur. Les idées ou opinions émises ne peuvent en aucun cas être considérées comme l’expression d’une position officielle.
 
À PROPOS DE L’ARTICLE
Le 2 janvier 2020, Chypre, Israël et la Grèce ont signé un mémorandum d’entente (MoU) prévoyant la construction d’un gazoduc d’environ 2 000 km reliant les gisements offshore israélien de Léviathan et chypriote d’Aphrodite à la Crète, puis à la Grèce continentale. Baptisé EastMed, ce pipeline devra être rattaché à d’autres gazoducs en projet, notamment Poséidon – entre la Grèce et l’Italie – et IGB – entre la Grèce et la Bulgarie. EastMed, qui doit être terminé d’ici 2025, vise à terme à assurer le transport de 10 milliards de m3 de gaz israélien et chypriote[1] vers l’Union européenne (UE), dont la consommation de gaz naturel s’est élevée à presque 400 milliards de m³ en 2019.
La signature de cet accord intervient alors que d’importants gisements gaziers ont été découverts au large de plusieurs pays du pourtour de la Méditerranée orientale dans les années 2000 et 2010, notamment Israël, Chypre et l’Egypte. Dans la mesure où l’approvisionnement en énergie demeure vital pour un pays et constitutif de son autonomie vis-à-vis des autres États, le choix du type d’énergie importée et de son moyen de transport jusqu’à sa destination finale est éminemment stratégique et politique. Les contrats énergétiques contribuent en effet à dessiner les futures alliances et rivalités régionales en raffermissant les liens et interdépendances entre États au détriment d’autres.
Ainsi, le projet commun EastMed relève d’un choix politique opéré par la Grèce, Chypre et Israël sur fond d’importantes tensions géopolitiques entre les pays riverains de la Méditerranée – chacun tentant de tirer profit de ses ressources gazières – tandis que le contexte général demeure marqué par l’inquiétude quant au changement climatique et à la crise sanitaire liée à la propagation de la COVID-19. Projet catalyseur de tensions entre pays voisins, il convient dès lors de s’interroger sur la viabilité d’EastMed, tant sur le plan économique, que géopolitique et environnemental.
 

Téléchargez ici l’article

 
À PROPOS DE L’AUTEURE
Chloé BERNARD est étudiante à Sciences Po Paris en master de sécurité internationale, spécialisée sur le Moyen-Orient. Elle est membre du comité Énergies & Environnement des Jeunes de l’IHEDN.
 

Thumbnail

Actualité précédente

Thumbnail

Actualité suivante