Atelier sur le Dark Web

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[ COMPTE-RENDU ]

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RETEX de l'atelier Dark Web

Dans le cadre de la Fabrique défense à Lyon, le 9 décembre 2021 se tenait un workshop sur la découverte du Dark Web organisé par les Jeunes IHEDN et l’un de ses partenaires, Aleph Networks.

 

"Un moteur de recherche indexant le Dark Web pour lutter contre les trafics"

Cet atelier nous a été présenté par Vincent, le responsable des études de la société Aleph, une des seules entreprises françaises à offrir un accès contrôlé au Dark web. Cette TPE a été créé en 2011 et a pour principaux clients des services de l’État ou des entités désireuses de suivre les activités frauduleuses ou criminelles sur cette partie du web.

Vincent a commencé par nous rappeler la différence entre :

–  Le « clear web », le web que nous utilisons tous les jours, atteignable sur tous les moteurs de recherches, qui représente environ 5% de la masse totale des informations présentes sur le web ;

– le « deep web » que l’on peut atteindre avec nos navigateurs classiques (mais non indexés par les moteurs de recherche courants ;

– le « dark web », non indexé par les moteurs de recherche classiques et uniquement accessible via des outils et navigateurs spécifiques.

Cette entreprise a créé un moteur de recherche qui indexe le dark web et une partie du deep web pour permettre à ses clients, notamment la gendarmerie, de rechercher les différents trafics et criminels actifs. La traque est longue car l’identification de la personne derrière ces sites est complexe, en raison de la couche d’anonymat procurée par le réseau Tor.  De plus, la durée de vie moyenne de ces sites est de 9 mois – et de nombreuses copies des sites commerçants sont créées avec des adresses différentes (ce sont des arnaques à la vente), noyant le site originel dans la masse.

Les plus grandes activités commerciales sont le trafic de drogues, de médicaments, de faux papiers, la vente d’armes et de contrefaçons, ainsi que le recel de données bancaires volées. Des bases de données dérobées à des entreprises sont publiées et accessibles à tous. Des hackers proposent leurs services ; on trouve également des propositions de services de tueurs à gages ou d’accès à des red rooms (séances de torture diffusées en streaming) mais ces services sont très probablement des arnaques. L’activisme politique de tous bords y est aussi présent etc…

95% des sites du dark web sont en anglais. Sur les 5% restant, les sites russophones représentent le quart suivi des sites germanophones, francophones, hispanophones etc…

A l’issue de l’activité, nous avons pu faire des recherches sur le dark web via le moteur de recherche d’Aleph. Vincent nous a cependant fait un large avertissement sur la quantité de sites pédopornographiques sur lesquels nos recherches aboutiront systématiquement. Celles-ci furent donc timides et très courtes.

Ce que nous avons retenu de cet atelier est l’importance des trafics en tous genres et la prépondérance des contenus pédopornographiques qui circulent sur le dark web. C’est pour fermer ces sites et entraver les réseaux de trafics et de contrebande que de nombreux États et acteurs institutionnels s’intéressent de plus en plus à ce niveau du web.

À propos de l'autrice

Capucine LEPRINCE

Après 2 années de CPGE Lettres et 3 ans de double licence droit et sciences politiques, je suis en deuxième année de Master Relations Internationales, spécialisé en Sécurité Internationale et Défense à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Dans ce cadre, je réalise mon mémoire sur l’implication du renseignement de sources ouvertes (OSINT) dans la planification opérationnelle d’actions cinétiques. Je candidate, cette année, aux Concours d’Officier Sur Titre (OST) de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

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