Le Gouvernement espagnol fait du terrorisme l’une des priorités de sa stratégie de sécurité depuis son expérience longue et douloureuse avec l’ETA. Dans la revue Archives de politique criminelle, les auteurs Adela ASUA BATARRITA et Maïté ALVAREZ VIZCAYA ont su définir avec justesse le terrorisme. Pour elles, il s’agit d’une part [de] « la commission d’une série d’infractions particulièrement graves » et de l’autre [d’un] « élément de finalité ou de tendance, qui se concrétise dans l’intention d’imposer ou d’intimider les personnes, les groupes ou les institutions ». Cependant, malgré l’univocité de cette définition, il existe différents types de terrorismes auxquels un État n’est pas toujours préparé. Ainsi, les attentats djihadistes de 2004 à Madrid ont montré la nécessité de procéder non plus à des mesures dites d’urgence, mais à des mesures qui ont vocation à demeurer dans le temps. Le passage d’un terrorisme territorial à un terrorisme d’ordre mondial a impliqué des réajustements périodiques majeurs qui seront abordés dans cet article.