Visite de la base aérienne 942

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Visite de la base aérienne 942 - Lyon Mont Verdun

Le lundi 29 novembre 2021, des membres de la Délégation Auvergne Rhône-Alpes des Jeunes IHEDN ont et l’honneur de visiter la BA 942 de Lyon Mont Verdun.

"au cœur de la surveillance du ciel"

Sous le fort du mont Verdun se trouve un des centres les plus stratégiques de l’armée de l’Air et de l’Espace. Enterrée au cœur de la montagne, la BA 942 n’est armée ni d’avion de combat, ni d’hélicoptère. Il s’agit d’une base de commandement et de conduite de missions. Enfouies entre 1956 et 1973 à 100 mètres sous terre, les installations sont protégées de toute agressions, nucléaire ou chimique.

La base abrite 1 400 aviateurs répartis dans différentes unités. Elle est associée aux décisions et à la conduite des opérations aériennes de l’OTAN. Elle comprend notamment : le Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes (CDAOA) qui organise et coordonne les missions aériennes en France et dans le monde entier, le Centre national des opérations aériennes (CNOA), le Centre de Renseignement Air (CRA) et l’un des trois Centres de détection et de contrôle (CDC).

Ensemble, leur mission principale est d’évaluer la menace 24 heures sur 24 et de déclencher, en conséquence, des missions d’interception par les chasseurs Rafale, Mirage 2000 ou encore des hélicoptères de combat. La base contrôle 30% du trafic aérien mondial, soit un total de 2,9 millions de vols par an, 11 000 par jour et 1 500 en continu.

En lien direct avec le cabinet du Premier ministre, elle est chargée de la protection du territoire national. Près de 560 évènements « à risque » sont détectés chaque année. Dans 95% des cas, ces incidents sont la conséquence d’une mauvaise planification de vol par les pilotes qui survolent des zones à risque strictement interdites (prisons, terrains militaires sensibles, centrales nucléaires) ou parce que leur avion provient de zones classées dangereuses et hostiles à la France. Armée d’un maillage conséquent de radars, elle est capable de contacter directement le pilote afin de lui signifier les sommations d’usage.

La base est également responsable de toutes les balises de détresse GPS françaises ou déclenchées en France. En 2020, plus de 80 missions de sauvetage terrestres et maritimes ont été réalisées grâce au Centre de Coordination de Sauvetage (CCS).

Le Centre Air de Planification et de Conduite des Opérations (CAPCO) a quant à lui pour rôle d’optimiser la localisation et la distribution des moyens aériens de l’armée de l’air ; que ce soit pour une opération extérieure, un entrainement spécifique (opération EFFARA en Polynésie), ou en temps de crise (évacuation des ressortissants français en Éthiopie). La prise de recul permise par ce centre est décisive.

Enfin, la BA 942 est au cœur de la surveillance du ciel. Le Centre Opérationnel de Surveillance Militaire des Objets Spatiaux (COSMOS) est chargé d’observer les satellites et les débris spatiaux. Il permet d’anticiper les risques de retombées dans l’atmosphère, d’éviter toute collision de nos satellites avec des débris, et même de suivre de très près le trajet de la capsule Crew-2 qui avait à son bord Thomas PESQUET !

Afin d’établir et de maintenir la situation spatiale, la défense dispose du système GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale), qui permet de détecter et suivre les objets de plus d’un mètre carré de surface équivalente radar (SER) sur des orbites basses, c’est-à-dire comprises entre 400 et 1 000 kilomètres d’altitude.

Avec l’aide de trois radars SATAM (système d’acquisition et de trajectographie des avions et des munitions), couplés à l’utilisation des télescopes TAROTS du CNRS et du bateau de renseignement MONGE, la France se dote d’une capacité d’indépendance et d’autonomie spatiale fondamentale face aux informations censurées données par les Américains.

Alors même que la simulation « AsterX », effectuée ici même en mars 2021, nous a démontré l’importance de la détection précoce de l’espionnage ou du sabotage inter-satellitaire, nous commençons tout juste à doter nos satellites de moyens d’auto-défense.

Un citoyen utilise quotidiennement une quarantaine de satellites. Nous sommes désormais dépendants de ces moyens de communication et de géolocalisation, ne serait-ce que pour effectuer un paiement par carte bancaire. Qu’arriverait-il si l’un d’eux était victime d’une collision ou pire, d’une attaque ?

Le futur centre opérationnel du Commandement de l’Espace (CDE) devrait voir le jour d’ici 2025 au plus près du Centre spatial de Toulouse du CNES. Il permettra d’y regrouper les équipes du Centre militaire d’observation par satellites (CMOS) et du COSMOS.

À propos de l'auteur

Ulysse

Ulysse est aspirant médecin en 5e année. Il est également auditeur de la 112e session jeune de l’IHEDN. Très actif au sein des Jeunes IHEDN, Ulysse est membre de la Délégation régionale Auvergne Rhône-Alpes ainsi que du Comité Aéronautique & Espace.

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